LA UNE DU MAT

LE JOURNAL DE CE QUI S'ÉCRIT DANS LE MONDE A LA PREMIÈRE HEURE - HEBDOMADAIRE

mercredi 19 décembre 2012

Le Télephone reste en ligne

On finit l'année avec "le téléphone", comme thème des poésies, histoire de rester ensemble en ligne.
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vendredi 19 octobre 2012

Poétiquement engagé

"En revenant de Marseille, où j'ai vu les grandes avenues défigurées par les panneaux publicitaires..."



Non.
Ne vendez pas vos villes!
Ne vendez pas vos rues!
Ne vendez pas vos images
aux réclames de la rue.
à l'avalanche de publicité
qui déroule son tapis
lorsque je longe la route
à ton bras.

Ne vendez pas vos rêves
Ni votre tranquillité
Ni votre champ de vision
N'échangez pas l'arbre
contre le placard publicitaire.
Aujourd'hui j'ai vu 100 fois la même porteuse de lunettes,
150 fois le même hamburger et j'en passe et j'en passe
Alors je dis non.

Moi habitant de la cité
Moi vivant sur cette Terre
Moi marchant dans cette rue
Je vous rappelle à vos cimetières
pour des siècles et des siècles.

Dites Non.


Je t'emmerde Libéralisme!
Je suis Liberté!


LE MAT

dimanche 30 septembre 2012

La source d'inspiration


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Je me suis assise sur la pierre
Et son sol était mouillé
J’ai entendu la pendule
Qui tinte les douze coups de midi
Et j’ai posé mon âme molle
Dans la fraîcheur du matin gris.
L’air gonfle les trèfles et chatouille
Les courts cheveux de ma nuque,
Il déroule sur ma peau
La vague muette d’un frisson.
J’imagine.
J’imagine ce que seraient mes jours
Sans cette dérobade de toi
Sans cet aller-retour constant
Où tu me plies sans cesse.
Cette chose de l'absence,
Cette matière de présence,
Et cette enrobade du Temps
Qui se mêle toujours de tout…

Au cœur de la nuit me viennent en rêve
Des images et des passions :
Face à face contre notre mur,
Chacun d’un pas dans cette direction
Qui nous rapproche et électrise
La distance qui se rompt.
Un pas pour moi
Un pas pour toi
Et ce mur dans nos dos
Qui s’avance à coup sûr
Et empêche de reculer.
Je ris
Tu ris
Je ris
Tu pleures
J’ai peur
J’ai froid
Tu fais un pas.
Et le jeu recommence
Et le jeu continue
Les murs se resserrent
Et au milieu de nos matières
Cet espace vide encore
et tout empli de nos chimères
Emmêlées.

Au matin, 
j’ai crié ton nom.

À la lune montante
À la lune haute
Je marche lentement entre les gouttes de pluie.
Et aucune me touche,
Tout Juste je sens leur acide brûlant
Qui flotte dans l’air humide.
Mon cœur est plein d’une allégresse
Qui me déporte de tout.
Protégée du monde et par devers moi,
Je vais vers ce point
Je vais vers ce lieu
Ce cardinal où tu me rejoindras.

Tu veux savoir ce qui se passe ensuite ?
Alors ? Alors ? Alors quoi ?...
Tu fais un pas.
Je fais un pas.
Tu fais un pas.
Je fais un pas.
Le mur derrière moi.
Le mur derrière toi.
Un pas.
Un pas et puis voilà.
Un autre.
Un tout petit pas.
Le pas du pas.
Le tout petit pas.
Le pas qui n’en finit pas.
Celui qu'on ne voit pas.
Les murs ont disparu.
Mais l'aimant est là :
Cette densité de Nous.
Je sens ton souffle.
Je goûte ton haleine.
Je vois dans ton œil.
Ce mouvant dans ton ventre
Tout ce que je ne peux toucher encore
Et que je sens partout.
Et lorsque j’entends battre le silence
Lorsque mon âme se redresse
J’avance et je te baise.
Et dans ce baiser brûlant
Je te bois
Et tu me fonds.

Ainsi était le rêve
Ainsi je t’ai rêvé.

L’orage déchire la terre
Il tombe à pic sur mon toit
Il gronde et abat sa colère
Il a voulu fondre sur moi !
Mais je n’ai pas tremblé
Car je t’ai avalé
Et que tu es en moi.

Ainsi fait le rêve.
C’est ainsi que je t’ai rêvé.
Je t’ai cherché
Je t’ai reniflé,
Chanté, prié, perdu, repris, négocié,
Contre des heures,
Contre des années,
Contre mes fils et mes filles,
Avec ma hargne
Et ma paresse.
Je t’ai voulu
Je t’ai maudit
Et je t’ai couvé au chaud de ma lumière.

À la lune haute
À la lune pleine
Après que j’ai marché
Tu y étais, j’y étais.
Toi, 
Mon Inspirateur,
La source de mon âme assoiffée.


(C)LE MAT 2012